L'enceinte vierge, d'Agnès Bihl
Etude littéraire de cette chanson
Dans les cités, les bidonvilles
Le pape bénit la pauvreté
Ca passe le temps, ça tient tranquille
Ceux qui n’ont plus rien à becqu’ter
Et puis le très saint père a dit
'Faut faire des gosses, même séropos
Ils iront vite au paradis
D’façons ici, y a pas d’boulot
Refrain
Oh dis, Monsieur, qu’est-c’qui s’pass’rait
Si la sainte vierge, elle avortait
Sans l’paradis, ce s’rait p’têt mieux
S’te plaît, fais-moi rêver un peu…
Partout on crève, mais c’est une chance
Et puis faut bien s’faire une raison
Au moins, ça limite les naissances
Sans cette damnée contraception
Bien sûr les viols font une moyenne
Faut s’résigner, surtout rien dire
Que naissent les gosses de la haine
Pourvu qu’ils soient faits sans plaisir
Refrain
On parle de vices et de péchés,
Et on excise des gamines
Pourvu qu’il y ait frigidité,
On peut pas dire qu’ce soit un crime
Faut pas croire que ce soit d’l’esclavage
Puisqu’elles ont le droit d’prier Dieu
Dans les liens sacrés du mariage
Si ça fait mal, qu’elles ferment les yeux
Refrain
Faire des mômes, c’est pas un loisir
Faut qu’les mères pondent sans conviction
Mais si elles peuvent pas les nourrir
C’est plus prévu par la r’ligion
D’façon, elles n’ont qu’à s’laisser faire
Et se soumettre au testament
Se montrer dignes de leurs ovaires
Et s’laisser engrosser sagement
Refrain
Ceux qui ont d’la moralité
Montent des gangs, des commandos
Pour faire naître ceux qu’ils vont taxer
Plus tard d’être des enfants d’salauds
Les bien-pensants, les bonnes chrétiennes
Vont s’occuper d’ces petites garces
Le temps qu’éclosent leurs mauvaises graines
Qu’on oublie après à la Ddass….
Refrain
Ils se protègent sous leurs tonsures
Et revendiquent leurs petites calottes
Sans doute que pour eux c'est plus sûr
Que de nous laisser mettre des capotes
Pas la peine d'avoir son certif'
Pour nous faire docilement gober
Qu' Satan est séropositif
Comme tous ceux qui l'ont bien cherché
Refrain
Le seul virus qui soit bienvenu
C'est l'Eglise, c'est la religion
Fais gaffe à toi si tu l'as plus
On pardonne mal ta guérison
Ces malades-là sont sanctifiés
Au ciel y'a plus d'phase terminale
Et martyr c'est bien mieux payé
Que traîner seul à l'hôpital
Refrain
Dis Monsieur je te crois pas
T''oublie qu'aujourd'hui c'est dimanche
Jamais la vierge n'avortera
Alors faites Sainte, pas faiseuse d'ange.
I can't believe the news today Oh, I can't close my eyes And make it go away How long... How long must we sing this song How long, how long... 'cause tonight... we can be as one Tonight... Broken bottles under children's feet Bodies strewn across the dead end street But I won't heed the battle call It puts my back up Puts my back up against the wall Sunday, Bloody Sunday Sunday, Bloody Sunday Sunday, Bloody Sunday And the battle's just begun There's many lost, but tell me who has won The trench is dug within our hearts And mothers, children, brothers, sisters Torn apart Sunday, Bloody Sunday Sunday, Bloody Sunday How long... How long must we sing this song How long, how long... 'cause tonight... we can be as one Tonight... tonight... Sunday, Bloody Sunday Sunday, Bloody Sunday Wipe the tears from your eyes Wipe your tears away Oh, wipe your tears away Oh, wipe your tears away (Sunday, Bloody Sunday) Oh, wipe your blood shot eyes (Sunday, Bloody Sunday) Sunday, Bloody Sunday (Sunday, Bloody Sunday) Sunday, Bloody Sunday (Sunday, Bloody Sunday) And it's true we are immune When fact is fiction and TV reality And today the millions cry We eat and drink while tomorrow they die (Sunday, Bloody Sunday) The real battle just begun To claim the victory Jesus won On... Sunday Bloody Sunday Sunday Bloody Sunday... |
Je n'arrive pas à croire les
nouvelles d'aujourd'hui je ne peux pas fermer les yeux là-dessus ni l'oublier combien de temps... combien de temps devrons-nous chanter cette chanson? combien de temps, combien de temps... ce soir... nous ne faisons qu'un ce soir... les tessons de bouteilles sous les pieds d'enfants les corps étendus au travers de l'impasse je ne peux que tenir compte de cette guerre cela me révolte je me révolte en me dressant contre ce mur dimanche, dimanche sanglant... X4 La bataille commence à peine beaucoup de pertes... mais dites-moi qui en est sorti vainqueur la tranchée est là, creusée dans nos coeurs des familles entières sont tiraillées, déchirées dimanche, dimanche sanglant X2 combien de temps... combien de temps devrons-nous chanter cette chanson? combien de temps, combien de temps... ce soir... nous ne faisons qu'unce soir...ce soir... dimanche, dimanche sanglant X2 Séchez vos yeux pleins de larmes séchez vos yeux oh,séchez vos yeux oh,séchez vos yeux (dimanche, dimanche sanglant) séchez vos yeux (dimanche, dimanche sanglant) dimanche, dimanche sanglant dimanche, dimanche sanglant il est vrai que nous sommes immunisés quand les faits dépassent la fiction et que la télé devient réalité aujourd'hui le monde pleure nous buvons et mangeons pendant qu'eux demain mourront. |
Par le petit garçon qui meurt
près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent
Je vous salue, Marie.
Par les gosses battus, par l'ivrogne
qui rentre
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée
Je vous salue, Marie.
Par la vieille qui, trébuchant
sous trop de poids
S'écrie: " Mon Dieu ! " par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue, Marie.
Par les quatre horizons qui crucifient
le monde
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins
Je vous salue, Marie.
Par la mère apprenant que son
fils est guéri
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée
Par le baiser perdu par l'amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie
Je vous salue, Marie.
NB : cette chanson a été reprise par Damien Saez, artiste présenté sur ce site.
On a prié pour Toi
On en a dessiné des croix
À ton nom
On en a brûlé des livres
On a égorgé des enfants
Juste de quoi tuer le temps
Mais toi t’as pris différents noms
T’as choisi différents drapeaux
Dis mais pourquoi ?
Moi je me souviens de ma mère
Qui me chantait cette chanson : Alléluia
Alléluia inch’allah
Alléluia inch’allah
On en a fait toute une histoire
Où tu redescendais nous voir
Mais t’es pas venu
Nos sanglots pour uniques armes
À combattre pour que nos larmes
Ne soient pas perdues
De siècle en siècle
De jour en nuit
Et d’horreur en miséricorde
On T’a attendu
Mais l’espoir n’est pas l’Éternel
Et mon Dieu que la nuit est belle
Sur notre plaine perdue
Alléluia inch’allah
Alléluia inch’allah
On peut remarquer que certains chanteurs trouvent le besoin de dénoncer des dysfonctionnements de la religion, comme Agnès Bihl qui s'attaque principalement aux absurdités que font passer des hommes en tant que dogme en prenant Dieu pour bouc émissaire. Mais si l'on prend d'autres chansons comme "La Prière" de G.Brassens et "A Ton Nom" de Saez, on remarque que ce sont des chansons adressées à la Vierge Marie et à Dieu. Les deux artistes dédient directement leurs prières aux divinités chrétiennes, comme on le voit avec " Je vous salue Marie " (La Prière), façon sans détour de dénoncer des horreurs qui se produisent sur Terre et qu'ils ne parviennent pas à comprendre. En agissant ainsi, les chanteurs les prennent à témoin de ce qui se passe ici-bas et les tiennent en quelque sorte pour responsables de la misère du monde. L'interprétation reste néanmoins ambiguë étant donné que l'on peut envisager ici une sorte d'ironie. Les chanteurs, dont nous ne connaissons pas les croyances religieuses (ou peut-être bien qu'ils n'en ont pas), trouvent peut-être ici un moyen de faire réfléchir le peuple sur un Dieu qui n'épargne ni les guerres ni les massacres et pas même la misère.
En tout cas, les chanteurs ne font référence à aucun événement particulier mais parlent de la religion en général, qui a toujours existé. Ainsi ces chansons ne peuvent pas être considérées comme étant tributaires d'une époque particulière.
Cependant, U2 nous montre bien avec Sunday Bloody Sunday, en reprenant les événements du "dimanche sanglant", opposition violente entre Catholiques et Protestants d'Irlande, que la religion peut poser de graves problèmes aujourd'hui encore. Elle sera donc tributaire de son époque puisqu'elle reprend l'actualité.